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Opinion : Quand la robe noire courbe l’échine devant la godasse, la république vacille ! « Nous ne pouvons plus nous taire / Ān tãn dã bô ãlã ! »

Opinion  : Quand la robe noire courbe l’échine devant la godasse, la république vacille ! « Nous ne pouvons plus nous taire / Ān tãn dã bô ãlã ! »

Que nous arrive-t-il ? Pourquoi sommes-nous tous frappés par une incapacité notoire de nous servir de notre plume pour peindre et dénoncer les dérives de l’heure, de nous servir de notre verbe pour atteindre les oreilles même les plus dures, bref pourquoi sommes-nous impuissants de nous insurger contre la parodie de justice, et les dérives autocratiques d’un autre temps ? Pourquoi devrions-nous accepter d’être esclaves de la godasse, de la baïonnette, du treillis, ou de la robe noire ?

L’heure est grave ! Le peuple du Mali, tous autant que nous sommes, observe sans mot dire, abasourdi et hébété, ahuri et stupéfait les pratiques staliniennes ou les méthodes Poutinistes des autorités de la transition. Les autorités doivent se ressaisir rapidement et c’est pourquoi à travers ma plume j’en appelle à la vigilance et à la clairvoyance du Colonel Président Assimi Goita en sa qualité du premier d’entre nous pour siffler la fin de la récréation.

Les bons résultats enregistrés ces 12 derniers mois par nos FAMa, la modernisation et la professionnalisation de notre outil de défense, le processus de relance enclenché  à la grande satisfaction de toutes les composantes de la nation, ne doivent aucunement être entachés par une exacerbation des tensions socio-politiques. La transition devrait être un moment d’introspection, de questionnements, et de réflexions pour poser les jalons d’un développement futur harmonieux. Elle ne doit aucunement être antinomique à la démocratie. Les acquis démocratiques doivent être préservés contre  vents et marées.

Hélas, nous assistons tous les jours à des agissements liberticides de la part de ceux qui sont censés préserver et protéger les libertés individuelles et collectives. Aucune voix dissonante n’est audible à l’ouïe des princes du jour. Toute velléité contradictoire sonne comme une inféodation ou un asservissement de son auteur à la France. Dans ce cas, elle est muselée, bâillonnée ou encellulée aux barbes de l’imaginaire collectif.

Les 24 mois passés ont vu une kyrielle de journalistes, de leaders politiques, de leaders d’opinions, d’anciens dignitaires, d’influenceurs ou Web vidéastes, côtoyer les enclos de la maison centrale d’arrêt de Bamako Koura ou de Bolé pour des supposés « délits d’opinion », ou pour des supposés faits de « corruption », ou même parfois pour des chefs d’accusation qui frôlent le ridicule.

Les 24 mois passés ont vu des arrestations fantaisistes ou du moins spectaculaires par des troufions sur ordre soit d’un OPJ (Officier de Police Judiciaire) de l’Agence Nationale de la Sécurité  de l’État, ancienne SE, soit par un attorney. Les gens disparaissent et réapparaissent au gré de l’ANSE. Le séjour à la prison est devenu chose banale faisant de l’incarcération la règle au lieu d’en être l’exception.

On assiste au recours abusif de la détention préventive.  Le prévenu est le plus souvent écroué en attendant, pour l’accusation, de trouver  la preuve de la culpabilité. Pire, les prévenus ne sont parfois jamais jugés. Les plus chanceux sont relâchés moyennant le paiement d’une caution, elle-même arbitraire. Les moins chanceux deviennent des oubliés de la république ou s’apparentent à des furoncles aux fesses de l’accusation et toute leur tentative d’appel à la justice se bute à un cabochard. Les plus prévoyants sont contraints à l’exile. Toutes choses qui sonnent comme un signe avant-coureur d’un délitement, d’une implosion de notre tissu social si l’on ne prend garde.

À ce rythme, le prince du jour risque d’avoir des oreilles d’âne comme le roi Midas dans la Grèce antique. Aucun système ne pourra prospérer dans l’injustice et dans l’arbitraire. La souveraineté tant recherchée commence par la justice sociale, car « No justice ! No peace ». Aimer la justice, vous qui aimez la paix, elle est la clé de voute et le rempart de tout progrès.

Vouloir museler un peuple, c’est créer et rassembler les ingrédients d’un cocktail molotov ou d’une cocotte-minute qui n’attend qu’un brin d’allumette pour voler en éclat. Que Dieu sauve et bénisse le Mali

Ceci est ma contribution pour le destinataire in fine !

Dionké Fofana, Analyste en sciences sociales et politiques

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