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Le Mali a besoin de se confesser pour pouvoir repartir : les faits sont très têtus

Le Mali a besoin de se confesser pour pouvoir repartir : les faits sont très têtus

Dans la nuit du 19-20 Août 1960 la fédération du Mali éclate, les sénégalais se retirent et le président Modibo Keïta quitte précipitamment Dakar. Un mois après il est décidé de créer un Etat souverain. Ainsi la République du Mali voit le jour le 22 Septembre 1960.

Le président Modibo Keïta devient le chef d’un Etat isolé. Le Sénégal se méfiait, la Cote d’Ivoire était dans le giron de Jacques Foccart, l’homme du président Charles De Gaulle, le président Ahmed Sékou Touré était toujours fâché parce qu’il s’était senti esseulé depuis son fameux « NON ». En plus de tout cela le président malien a décidé de rejoindre les maquis des combattants des luttes d’auto-déterminations très tôt, sans attendre avoir des assises solides, il avait aussi condamné les essais nucléaires français dans le Sahara algérien et le comble de tout, il avait fait le choix de l’option socialiste. La république du Mali a démarré bien étouffée.

Le coup d’État du 19 Novembre 1968 a permis de souffler, mais tout juste avant de basculer dans une période de régime d’exception. Le régime issu de la prise du pouvoir par les jeunes officiers, à leur tête le lieutenant Moussa Traoré avait lui-même les germes de sa chute. Dans une première phase il était formé par un groupe qui n’était pas homogène, dépourvu de vision politique et surtout très exposé aux coups de ses ennemis. Dans un second temps il était devenu un organe national entre les mains d’un seul homme. Il a fini par tomber, bousculé par la lutte continue d’ennemis qui n’ont jamais lâché.

Le coup d’Etat de Mars 1991 n’a été que le bouquet final d’un acharnement qui n’avait jamais cessé depuis novembre 1968, et il a su trouver les renforts nécessaires à la suite des recommandations du Sommet de la Baule, qui avait lancé l’ère de la démocratisation en Afrique Francophone. Le président Amadou Toumani Touré après avoir initié la conférence nationale, faire adopter la constitution malienne de 1992 et organiser les élections, ferme les parenthèses du pouvoir de la transition, et laisse un président démocratique élu, le président Alpha Oumar Konaré. Ce dernier a pu accéder au pouvoir, mais n’a jamais su se débarrasser des putschistes de Mars 1991.

Ils finiront par revenir d’une manière légale. Le président Amadou Toumani Touré II, reprend le pouvoir en 2002 après des élections sur mesure. A la fin de son deuxième mandat il se mélange les pinceaux à force de dribbles. La réalité du pouvoir tombe alors dans les bras de soldats, qui n’avaient jamais rien planifié, et à un moment ou le Mali se trouvait très mal en point. Une transition est difficilement ouverte après d’énormes trimbalements et de hontes bues. Le président Dioncounda Traoré conduit cette transition jusqu’à l’élection du président Ibrahima Boubacar Keïta. L’actuel chef de l’Etat malien a tout promis et a tout accepté pour pouvoir se hisser au sommet d’un Mali très malade.

A bien regarder les prises de pouvoir au Mali, on sent à chaque fois, de 1968 à 2018 un gout d’inachevé dans les actions des régimes qui ont dirigé le pays. Aussi, on observe une grande inimitié entre les responsables qui se sont succédé. Enfin on a l’impression que le pays n’a pas été véritablement au centre des préoccupations.

Macké Diallo (1ere Partie)

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